1936: L'union fait la force

Une nouvelle commission d'enquête sur la radiodiffusion entraîne la création de la Société Radio-Canada en novembre 1936. Sera-t-elle à la hauteur des attentes des francophones de l'Ouest ? Lors de son inauguration, son directeur général insiste sur le rôle crucial de la radio pour un Canada bilingue. Les beaux discours se traduiront-ils en action ? Antonio de Margerie Chat échaudé craint l'eau froide. Quelques semaines avant la création de la SRC, les trois associations franco-canadiennes de l'Ouest créent les Associations nationales de l'Ouest (ANO). Ce comité conjoint leur permettra de faire front commun dans plusieurs causes, dont celle de la radiodiffusion.

Des motifs de revendication ne tardent pas à surgir. À ce propos, écoutons ce qu'Antonio de Margerie , chef du secrétariat de l'ACFC, a à dire à la SRC le 11 mars 1937 (audio). Deux mois plus tard, l'abbé Maurice Baudoux, curé de Prud'homme, présente un mémoire, au nom des ANO, au Bureau des gouverneurs, la tête dirigeante de la SRC. Il réclame « qu'une part équitable soit faite aux programmes bilingues et français sur le réseau » .
Maurice Baudoux
Ses demandes sont claires : « une version quotidienne de radio-journal », « une émission quotidienne de français de 30 minutes avec prédominance de parlé [sic] », « une émission quotidienne de musique vocale française, de 15 minutes » et « la version française de toutes les communications, discours, etc., émanant des services gouvernementaux » . La réponse de la SRC est tout aussi claire : on exaucera leur souhait lorsque le poste CBK sera construit à Watrous, en Saskatchewan. Dès lors, la diffusion des émissions du réseau français de la SRC ne dépendra plus du bon vouloir des postes privés et tous les espoirs seront permis pour les Franco-Canadiens.